Hey, Xanatos!
L’ennui avec le fan-service, c’est que j’y suis devenue complètement intolérante. Même s’il est moins prononcé que dans d’autres oeuvres, même si je veux bien reconnaître que ce n’est pas le pire, il reste rédhibitoire avec ma sensibilité de vieille prude.
Je me souviens de Sword Art Online, j’étais toute fofolle: une histoire merveilleusement terrifiante, des décors à rouler sur le tapis en agitant une patte arrière, la BO signée Yuki Kajiura dont j’avais adoré les morceaux pour Kara no Kyoukai…
… et une abondance de plans cul (je parle des cadrages, je ne trouve pas de meilleur nom pour cette pratique audiovisuelle) complètement hors de propos. Consternation. Gâchis.
Mais je le répète, question de sensibilité là-dessus. Et la mienne est ultra, mais alors ultra chatouilleuse sur la question.
Sur l’animation statique, ça ne m’a pas vraiment gênée, mais peut-être que mon ennui a été causé par le rythme inégal en effet. La série démarre vraiment à combien, au cinquième épisode? Je ne me souviens plus. Il est probable que ce manque de pep’s ait joué dans mon absence d’implication émotionnelle; et quand le pep’s est venu, il était trop tard.
Pour Asuka, je regrette que le seul élément qui l’humanise soit son traumatisme. Cela ne suffit pas, hélas, et je te rejoins sur le fait que son passé ne justifie en rien son comportement au présent.
Je ne me souvenais plus de l’agression de Misato, encore un de ces trucs considérés comme inutile par mon cerveau (“Nan, on va rien en faire de bien, ça, Sharbettt, on vire”), mais probable qu’elle n’apportait rien à l’histoire…
Pour en revenir à Shinji et au fandom, je me souvenais en effet que les débats étaient violents, que les fans se déchiraient et que Shinji en prenait plein la poire. Lorsque j’ai vu la série, j’ai été horrifiée. Taper sur Shinji, ça revient à taper sur un rescapé d’accident, quelqu’un dans le coma, quelqu’un de malade, en un mot comme en cent: sur quelqu’un qui ne le mérite pas. Je n’en revenais pas qu’on puisse à ce point mépriser quelqu’un, même fictif, qui a autant besoin d’une solide thérapie (bon tu me diras, ils en ont tous besoin, sauf Gendo qui se porte comme un charme, lui, à l’aise comme ses panards dans l’eau 😉 ).
J’ai beaucoup d’affection pour Shinji: il n’est pas un surhomme, il vit déchiré entre ses chagrins, ses peurs, ses désirs et je trouve ses réactions cohérentes et réalistes vu son âge, son passé familial et son caractère.
Tu dis que Gendo traite Shinji comme un employé. J’irai un peu plus loin: il traite son fils comme un outil. Il a une fonction à accomplir et pas davantage, Gendo ne voit Shinji que pour et par ce qu’il doit faire: servir son plan. Il me rappelle une phrase du Disque-Monde, de Pratchett: “Le vrai crime, c’est considérer les gens comme des objets.” Gendo représente pour moi un criminel redoutable, le type du vampire qui exploite et aspire tout ce que les gens peuvent offrir et il ne laisse que le vide derrière lui.
Quant au dénouement, il est fort simple, pas de quoi s’écharper! Il suffit de lire Sandman, de Neil Gaiman, tome 2, La maison de poupées, et hop, il s’y trouve une interprétation tout à fait plausible. Tout est dans Sandman, TOUUUUT EST CONNECTE A SANDMAN, d’ailleurs, c’est pour ça que Gaiman a écrit Sandman, parce que sinon, on ne comprendrait rien à Evangelion, et pis ceux qui pensent pas comme moi, ben y ‘z’ont rien compris, mais si, j’ai raison, je ne suis pas folle, je reprendrai bien une tarte à l’escabeau mais ça risque de faire tomber les flamants roses JE NE SUIS PAS FOLLE JE VOUS DIS
Hem!
Sans avoir apprécié l’animé plus que ça, je suis bien obligée de reconnaître qu’il y a des tas de choses à en dire. Je ne peux pas dire “c’est tout pourri”, ce n’est pas vrai: la série pousse le spectateur à la réflexion et propose une représentation de la souffrance psychologique intéressante.
Merci pour les paroles de Bub, j’ai bien ri! 😀