Acheté et vu Superman – l’Homme de Demain et dans l’ensemble, j’ai beaucoup apprécié ! 😀
Cependant c’est loin d’être parfait et certains défauts peuvent être rédhibitoires pour certains, mais à mes yeux les qualités rattrapent largement le tout et me donnent bien plus d’espoir pour la suite que la majorité des précédentes productions, et c’est pas rien de le dire !
L’histoire du film est assez simple, elle raconte les premiers pas de Clark Kent à Metropolis ainsi que ses débuts au Daily Planet et surtout en tant que Superman. Il découvre le secret sur ses origines extra-terrestres et fait connaissance avec certains de ses ennemis, ainsi que de Lois Lane et J’onn J’onzz, le Limier Martien.
On comprend vite que l’intérêt premier est de bien introduire Superman, ses pouvoirs, son entourage et ses épreuves personnelles. Encore une fois, le leitmotiv du film est visiblement de rester simple, ce qui n’est pas du tout un défaut. On va directement au coeur du sujet, l’adaptation de Clark à tout ce nouvel environnement et sa peur d’être rejeté en tant qu’alien. Pour accentuer cette impression de nouveauté, Metropolis est même montrée comme une ville futuriste, avec une architecture presque extra-terrestre.
Du coup, pas d’enrobage ou de sous-intrigue, et les perso secondaires sont traités au strict minimum, mais sont tout de même suffisamment développés pour donner le change à Clark, figure centrale de l’histoire autour de qui tous gravitent. Lois Lane, ça faisait un bail que je n’avais pas ressenti autant de plaisir à la voir dans un film animé, elle n’en fait pas des caisses, elle n’est pas omnipotente, elle n’est pas parfaite et elle est attachante. Par bien des aspects elle me rappelle la Lois que je préfère, celle de Superman TAS, ne lui manquent que les yeux violet. Lobo reste fidèle à lui-même, grossier, prétentieux, bourrin, mal élevé, et c’est d’autant plus plaisant qu’il est interprété par un Ryan Hurst impérial !
Je suis un peu plus réservé concernant Luthor et J’onn J’onzz en revanche. Les deux sont un peu trop monolithiques je trouve. Quant à Rudy Jones, le Parasite, j’aime bien l’histoire qu’on lui a créée ici en lui donnant une famille, lui apportant plus de consistance, et évidemment un atout dramatique pour le final, mais je vais pas m’en plaindre !
La réalisation est plus que satisfaisante. Le chara-design étonne au premier abord, avec ses gros traits noirs qui délimitent les corps, mais on s’y adapte très vite, et les plus grosses réussites se situent du côté des formes non-humaines qui pour certaines d’entre elles apportent un aspect horrifique supplémentaire à l’ambiance du film, comme la vraie forme du Limier Martien et surtout les différentes phases de transformation du Parasite, et sa forme finale, mélange réussi entre un Xénomorphe d’Alien et l’EVA-01 d’Evangelion ! Mais il faut quand même avouer que la logique de cette transformation radicale m’échappe, même si au niveau du scénario on comprend ce choix.
Même si elle reste très souvent conventionnelle, la mise en scène fait preuve de quelques bonnes trouvailles originales, servies de plus par une animation aux petits oignons et parfois exceptionnelle, comme par exemple lors du combat contre Lobo, ou Parasite.
Malheureusement, tout ceci est entaché par quelques gros soucis récurrents.
D’abord, le rythme général du film est… bizarre. On observe ainsi à maintes reprises des pauses, des silences, en plein milieu de bastons ou de conversations ! Par exemple : dans un combat aérien au-dessus de Metropolis, Clark envoie valdinguer Lobo vers l’horizon, il fait une pause, sans bouger, se retourne tranquillement et redescend au sol. Ça doit pas durer plus de trois secondes à chaque fois, mais croyez-moi, vous les sentez ces pauses ! C’est pas du niveau du premier film de Star Trek, mais ça finit quand même par vous peser.
De plus la musique d’ambiance est trop discrète, ce qui n’aide vraiment pas à se débarrasser de ce sentiment d’étrangeté, et aucun thème ne ressort du visionnage, c’est générique au possible.
Et la cerise sur le gâteau, c’est qu’à part à deux ou trois reprises, la ville semble complètement inhabitée (alors que le Daily Planet semble surpeuplé !). Du coup ça manque d’impact et d’une véritable sensation de danger, ce qui est dommage puisque Superman, encore vert, se bat en ville et y fait des dégâts, et que la centrale nucléaire est mise à mal vers le final. On voit cependant dans une scène des voitures en marche écrasées par des débris du combat contre Lobo, et dans le final des habitants visiblement très cons, pensent que c’est plus sûr de défier au combat un Parasite surpuissant que de fuir ! Il y a des intentions visibles de la part de la production mais le problème vient sûrement d’un manque de moyens plus conséquents. Un énorme «dommage !» pour le coup.
Gros défauts donc, mais mineurs à mes yeux, eu égard à mon passif avec le DCUAOM de ces dernières années.
Simple, droit au but, pas de fioriture, de gros drama inutile ou d’excès de zèle de scénaristes incompétents. Ça va à l’essentiel, peut-être un peu trop pour certains perso mais ça ne se fait jamais au détriment de la compréhension du spectateur qui ne se sentira pas perdu. Pour le premier film d’un reboot ça fait le taf et ça redonne de la vigueur à un univers qui peut repartir sur de bonnes bases, sur des bases saines.
Reste à savoir si l’essai sera transformé !
"With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
Star Trek - The Next Generation / The Drumhead