Cowboy Bebop
Réalisation : <span style=”caret-color: #202122; color: #202122; font-family: sans-serif; font-size: 14px;”>Alex Garcia Lopez, Michael Katleman </span>
Comme tous les pingouins le savent, je suis un fan inconditionnel de Cowboy Bebop . J’avais été fasciné par les articles et dossiers que Animeland avait consacré à cette série animée de science-fiction qui s’annonçait prometteuse. Et dès que j’avais acheté les trois premières VHS VOSTFR en août 2000, l’oeuvre me combla au delà de mes espérances les plus folles. Héros et héroïnes charismatiques, réalisation technique MAGNIFIQUE (je n’avais jamais vu jusque là une série d’animation japonaise télévisée à l’animation aussi fluide et détaillée, à part les épisodes de Sherlock Holmes réalisés par Hayao Miyazaki), musiques et chansons grandioses et fabuleuses, scénarios variés mêlant récits indépendants et fil rouge…
Ce fut un énorme coup de coeur pour moi et elle fait partie du panthéon des plus grandes séries d’animation que j’ai vu à ce jour. Je ne sais même plus combien de fois j’ai revu ce chef d’oeuvre : 30 fois ? 40 fois ?
Sûrement une des séries animées japonaises que j’ai revu le plus grand nombre de fois avec Cobra et Shin Lupin III/Edgar le détective cambrioleur et que je pourrai revoir encore et encore, tant elle est riche, envoûtante, drôle et très émouvante.
Quand j’ai appris le projet d’adaptation live par Netflix, j’avoue avoir été intéressé.
Cowboy Bebop est très empreint de culture américaine (après tout c’est un vrai western futuriste !) et, entre les mains d’une équipe passionnée, cela pouvait donner lieu à une réussite.
J’ai donc vu ce soir Cowboy Gospel le tout premier épisode de cette série live ?
Bilan ? Du bon et du moins bon, certains éléments m’ayant beaucoup plu en ont côtoyé d’autres qui m’ont laissé perplexe ou qui m’ont déçu. Mais j’en retiens (pour le moment) davantage du positif.
Au rayon des atouts de la série, en premier lieu : la musique.
Le staff eut la brillante idée de recruter la grande Yoko Kanno, la compositrice de génie de la série animée originale. Elle reprend certaines des sublimes compositions musicales qu’elle a crée pour la série originale, en remixe d’autres et a crée de nouvelles musiques très réussies !
En ce qui concerne les effets spéciaux, rien à redire, ils sont très réussis: les scènes spatiales sont visuellement splendides, on a absolument pas l’impression de voir des cinématiques cheap de jeux vidéos, et c’est un régal de voir le Bebop et d’autres vaisseaux spatiaux aller de planète en planète et parcourir l’univers. Pour moi, c’est un régal pour les yeux. 🙂
Quant aux scènes d’action, globalement, elles fonctionnent très bien et sont efficaces.
Dans la série animée, Spike Spiegel pratique le Jeet Kune Do , un art martial crée par le légendaire Bruce Lee ! A chaque fois que notre héros employait cette technique, il mettait au tapis ses infortunés adversaires qui avaient la folie de le sous estimer. Les seuls dans le combat au corps à corps ayant triomphé de lui dans ce domaine sont Pierrot le Fou… et le père de Ed !
On sent en tout cas que John Cho est un expert en arts martiaux et s’est impliqué physiquement dans ces scènes de combats, certaines baston étant bien percutantes !
Le premier épisode de la série live adapte le tout premier épisode de l’animé, Astéroïd Blues ainsi que le prologue du film d’animation cinématographique Cowboy Bebop Knocking on Heaven’s Door où Spike et Jet doivent neutraliser des braqueurs.
Petit clin d’oeil sympathique: quand la grand mère après avoir été sauvée, demande à Spike qui il est, ce dernier lui répond “Just a humble bounty Hunter, Mam.”
C’est une réplique tirée du doublage américain du film 😉 .
Alors au sujet de la caractérisation des personnages, c’est pour le moment assez inégal.
Pour le moment, je trouve que c’est Jet Black le plus proche de son alter ego animé : je retrouve bien le chasseur de prime baroudeur qui a bien roulé sa bosse, l’homme qui a la tête sur les épaules et qui, derrière son côté râleur, garde les pieds sur terre et fait preuve d’une certaine sagesse.
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On apprend même avec stupeur qu’il a une petite fille de huit ans !
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Mustapha Shakir est très convaincant dans le rôle.
Pour John Cho, ça dépend : je retrouve chez lui le sens de l’humour caractéristique du Spike Spiegel de la série animée ainsi que le côté un peu casse cou, téméraire et fonceur de ce dernier. Dans les grandes lignes, notre héros de prime abord semble avoir été respecté.
Mais à côté de cela, je suis un peu mitigé, car Spike avait un côté très énigmatique qui se confiait relativement peu et laissait planer autour de lui une aura de mystère.
Là, il me paraît plus “bavard” et les scénaristes dévoilent trop d’éléments de son passé d’ancien membre des Red Dragon ainsi que de sa relation avec Julia.
Bon par contre pour Faye Valentine, c’est hélas, la grosse déception 🙁 .
Bon je ne parle évidemment pas de sa tenue vestimentaire, je me doute bien que la tenue hyper sexy et sensuelle de la jeune femme dans l’animé aurait du mal à tenir plus de 5 minutes dans une série live, je n’en ai pas tenu rigueur aux scénaristes.
Je n’ai pas non plus été déçu l’interprétation de Daniella Pineda : l’actrice livre plutôt une bonne interprétation et ne cabotine pas.
Hélas, c’est l’écriture du personnage qui laisse cruellement à désirer. En effet, Faye est trop prétentieuse, trop hystérique et ils ont accentué abusivement l’aspect égoïste de celle-ci. Et je l’ai trouvé particulièrement énervante dans l’épisode.
Alors que dans la série animée, Faye ne m’a JAMAIS énervé.
Entendons nous bien : bien sûr que Faye a de gros défauts : elle est cupide, intéressée, colérique… Mais tout cela n’est qu’une façade. Comme le disait si bien la rédaction de Animeland, Faye est une vraie brave fille assez paumée, beaucoup moins égoïste qu’elle n’y parait (elle vole au secours de Spike en attaquant Pierrot le Fou alors que la tête de ce dernier n’a pas été mis à prix), elle a beaucoup d’humour, mais c’est aussi une femme sensible, blessée par son amnésie et qui en souffre et en quête de sa vraie identité.
Faye Valentine est une héroïne complexe et beaucoup plus subtile qu’il n’y paraît. Or son incarnation live est, pour le moment, clairement dépourvue de nuances.
Et même si on se base uniquement sur le troisième épisode de l’animé Honky Tonk Woman , Faye Valentine m’avait déjà emballé : je la trouvais classe, intrigante, drôle, astucieuse et débrouillarde. Je me suis immédiatement attaché à elle (comme pour Spike et Jet), ce qui n’est hélas pas le cas ici.
Dans ce premier épisode live, on retrouve Asimov et Katrina (les premières “proies” de nos chasseurs de prime que l’on voit dans l’animé).
Les concernant, j’ai bien aimé la mise en scène de la bagarre dans le bar El Rey quand Asimov s’injecte sa drogue: j’y trouvais des réminiscences de la réalisation de Robert Rodriguez qui n’étaient pas déplaisantes.
J’ai cependant été un peu désappointé par leur traitement final :
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Asimov succombe à ses blessures, alors que dans l’animé, c’est Katrina qui l’a abattu, consciente qu’ils ont atteint “le point de non retour” et que leur rêve de vivre heureux pour toujours sur Mars n’était qu’une illusion… Et elle a fait cela pour mettre un terme à ses souffrances, tellement il était défoncé par sa drogue. De même, la mort de Katrina est moins poétique et onirique
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. C’était des amoureux tragiques tous les deux, Watanabe avait réussi que j’éprouve de l’empathie envers eux, ce qui malheureusement fonctionne beaucoup moins ici.
En fait, je dirai que le problème de ce premier épisode, c’est que malgré sa longueur, le staff me donne l’impression d’aller trop vite,
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on voit déjà Vicious et même Julia
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! et on dirait qu’ils veulent aller plus vite que la musique.
En revanche ce qui est assez original et intrigant
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c’est que Julia vit auprès de Vicious et est son amant ! Alors que dans l’animé, elle était porté disparue et nul ne savait ou elle se trouvait. Vicious voulait même la tuer. Un parti pris surprenant et audacieux ma foi. Je n’ai cependant pas été convaincu par la prestation de l’acteur interprétant le némésis de Spike: le comédien en fait un peu trop et je ne retrouve pas l’extrême froideur inoubliable de ce psychopathe.
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Malgré les faiblesses indéniables, j’ai cependant été également séduit par les atouts de ce premier épisode que j’ai trouvé dans l’ensemble bien divertissant.
Je me doute bien que la série live n’égalera jamais la magie inaltérable de la série animée originale… Mais elle peut donner lieu à des perspectives intéressantes. Je serai curieux de voir comment elle évoluera et j’espère qu’elle rectifiera ses défauts en consolidant ses qualités.
Pour résumé : ce n’est pas parfait, mais c’est assez plaisant (selon moi) et on est loin pour moi de la catastrophe.
Je ferai également les critiques des épisodes suivants quand je les aurai vu :).
See you, Space Cowboy 😉 .