Doctor Who

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Posté dans : Délire & Divers

  • Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #262973

    Le trailer du premier épisode de la saison 9 est arrivé !
    The Magician's Apprentice

    "With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
    Star Trek - The Next Generation / The Drumhead

    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #262974
    Doctor Who
    Saison 9 – Episode 1
    The Magician's Apprentice

    "Davros sait. Davros se souvient."
    Attention chérie, ça va spoiler !!

    Arrivé par erreur sur une planète en guerre, le Docteur vient en aide à un jeune garçon menacé de mort. Mais il finit par se rendre compte que ce garçon ne lui est pas inconnu.
    La colonie Sarff recherche le Docteur partout dans l'univers. Ils travaillent pour Davros, le créateur des Daleks, et ce dernier serait mourant.

    Sur Terre se produit un étrange phénomène : tous les avions sont figés en plein vol. Clara Oswald est appelée par l'UNIT. C'est le Maître, ou plutôt Missy qui, surprise, n'est pas morte, et souhaite s'entretenir avec Clara au sujet du Docteur qui lui a envoyé son testament.

    Pas évident d'aborder un tel épisode. Le retour du Docteur, que ce soit sur les écrans ou dans la vie de Clara, se fait de façon théâtrale ! Il sait ménager ses effets, le bougre !
    Pour Clara, il va ainsi jusqu'à passer par l'intermédiaire de la piquante et pimpante psychopathe Poppinsophile Missy pour faire passer son message, plutôt déprimant d'ailleurs, et cette dernière n'est jamais avare en effets de manche et meurtres à l'aveugle, histoire de ne pas trop attirer sur elle la sympathie du spectateur ! Oui, comme elle le dit elle-même, ce n'est pas une gentille personne !
    Pour le spectateur, tout commence dès l'avant-générique, effrayant (des mains avec des yeux qui sortent du sol, qu'y a-t-il de plus effrayant ?) et fort d'un dénouement à la révélation fracassante, faisant du Docteur l'origine d'un mal aussi ancien que lui !

    Mais ça ne lui suffit pas ! Voilà que quelques minutes plus tard, il fait son entrée en scène sur un riff de guitare électrique saturée au douzième siècle, rejouant le thème de Doctor Who, debout sur un tank et se faisant appeler "dude" par les autochtones ! Et le voilà qui fait des jeux de mots qui vont donner quelques maux de tête et sueurs froides aux traducteurs de la future VF ! Essayez de trouver en VF un point commun entre une hache et une guitare électrique, ou encore entre un poisson et un tank ! Pas facile tous les jours, l'adaptation d'une langue à l'autre…

    Et puis, on comprend vite que le sujet de l'épisode, voire peut-être de toute la saison, a été à peine abordé. Certes, on sait déjà que Davros est mourant et qu'il cherche assidûment le Docteur. On découvre aussi quel est son lien avec ce dernier, en dehors de ce qui était déjà connu avant la révélation de l'épisode. Mais il faut attendre les dernières minutes et un saisissant face-à-face Docteur / Davros pour saisir l'importance de cet épisode.
    La saison dernière était bâtie toute entière sur la recherche puis l'acceptation par le Docteur de sa nouvelle personnalité, de son but également. Ce Douzième (officiellement) Docteur est plus dur, plus radical. Il sait faire preuve de compassion, mais il sait aussi tout autant faire preuve de froide stratégie, sacrifiant s'il le faut des vies humaines.
    Et voilà que l'on apprend ici que cette incarnation est indirectement à l'origine des Daleks. Davros a survécu à sa rencontre, et plus tard il créa les Daleks.
    Lorsqu'il saisit la portée que son aide peut avoir s'il sauve le jeune Davros, le Docteur décide de ne pas le sauver. Ayant laissé son tournevis sonique sur place, il décide de ne plus en utiliser, pour marquer la honte qu'il ressent d'avoir probablement laissé mourir un enfant.

    Mais voilà qu'une version future du Docteur (celui qui apparaîtra dans l'épisode suivant, ou à la fin de la saison 9 ?) réapparaît avec la ferme intention de tuer l'enfant. Ce Docteur devenu encore plus dur et insensible est-il la somme des actions de Davros et des Daleks à son encontre (meurtre de Clara et Missy et destruction du TARDIS), ou pire encore, cette version du Docteur prêt à tuer Davros est-elle antérieure aux évènements de la fin de l'épisode ?

    Voilà un épisode qui pose beaucoup de questions et donne très peu de réponses, si ce n'est des interprétations. A ce stade, on ne sait pas grand-chose, finalement.
    Même sans aborder le cas du Docteur, déjà suffisamment complexe, on peut également s'intéresser à Missy ! Cette dernière, pourtant très bavarde, se garde bien de dévoiler ses cartes, comme le fait qu'elle ait pu ressusciter. Quant à Davros, quelle est sa relation avec les Daleks ? Il les considère, à juste titre, comme ses enfants et n'a aucune véritable emprise sur eux. Il est servi par d'autres genres de monstres, la colonie Sarff, et les Daleks ne semblent pas faire grand cas de sa présence sur Skaro. Il est mourant et confiné dans un petit bâtiment, ce qui ne le rend pas dangereux, mais plutôt pitoyable. Il ne semble animé que par la vengeance envers le Docteur, ou peut-être veut-il faire de celui qui fut son inspiration (? le "Exterminate" du Docteur à la fin de l'épisode est éloquent), son successeur, son apprenti ?

    Beaucoup de mystères qui font de ce premier épisode un excellent retour du Docteur ! La saison précédente était exemplaire par sa maîtrise du fil rouge (la crise d'identité du Docteur), mais manquait parfois de spectaculaire et de dramaturgie, bien qu'il était évident que le spectaculaire et la dramaturgie n'étaient pas le but principal (les saisons 6 et 7 ne manquant pas de grands moments épiques, il fallait calmer le jeu). Si cette saison continue sur cette lancée, il est fort possible que le ton de cette saison soit à la fois grandiloquent (comment faire autrement quand les Daleks sont au premier plan ?) et sombre, très sombre (le ton est donné dans les dernières minutes).

    Sur un plan plus technique, là encore, c'était du très bon boulot ! La colonie Sarff est surprenante, et sa "transformation" est réussie, et les mains qui sortent de terre font leur effet ! Les nombreux décors exotiques ne font pas carton-pâte ou trop images de synthèse.
    Et puis l'alchimie entre Clara, Missy et le Docteur est une des réussites de la saison dernière, et ce premier épisode rehausse le niveau à lui seul ! Le côté cabotin satanique de Missy (campée par une Michelle Gomez absolument merveilleuse) apporte du piment à la relation Clara / Docteur, ne serait-ce que par sa définition toute personnelle de l'amitié !
    J'espère que, d'une manière ou d'une autre, on suivra ces trois personnages tout au long de la saison. Ils créent une nouvelle dynamique dans l'habituel carcan des compagnons, et c'est un vrai régal à suivre !

    Voilà donc une nouvelle saison qui démarre, et le départ est réussi ! Je n'ai qu'une hâte, c'est de savoir où tout cela va nous emmener au bout de treize épisodes !
    A suivre !

    "With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
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    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #262975
    Doctor Who
    Saison 9 – Episode 2
    The Witch's Familiar

    “Are you ready, Doctor ? So many backs with a single knife. Are you ready to be a god ?”
    Attention Chérie, ça va Spoiler !!

    Impuissant, le Docteur a assisté à l'exécution de Clara et Missy. Maîtrisé avant qu'il ne parvienne à punir les responsables, il s'engage dans une confrontation verbale à coeur ouvert avec Davros. Ce dernier, dont la vie semble réellement le quitter, a quelques questions à poser à celui qui fut son plus vieil ennemi. Pour le Docteur, qui croit à une énième ruse du créateur des Daleks, la discussion va prendre un tournant surprenant. S'agit-il encore d'une ruse de Davros ?
    Missy et Clara sont toujours vivantes. La Dame du Temps a plus d'un tour dans son sac, et Clara n'a d'autre choix que de la suivre si elle veut pouvoir parvenir à sauver le Docteur de Skaro, même si elle doit en subir les conséquences.

    Voilà une seconde partie qui fait pratiquement office de huis-clos ! D'un côté, nous avons le Docteur et Davros dans une “confrontation” verbale du plus bel effet (un bijou d'écriture, merci Mr Moffat !), et de l'autre Missy et Clara dans une dynamique presque similaire, mais avec plus d'action ! Et au milieu de tout ça, les Daleks font presque office de figurants, mais la fin de l'épisode le montre sans ambiguîté, on n'a pas fini d'entendre parler d'eux dans la saison 9 !

    Le titre de l'épisode, The Witch's Familiar (le Compagnon de la Sorcière, dans le sens d'animal de compagnie), résonne bien entendu clairement avec celui de l'épisode précédent, The Magician's Apprentice (l'Apprenti du Magicien). Après le Docteur (le Magicien) et Davros (l'Apprenti), c'est la relation entre Missy (la Sorcière) et Clara (le Familier, ou compagnon) qui est… pas tant que ça au premier plan, mais reste quand même la deuxième attraction de l'épisode !

    La relation entre Missy et Clara est à l'image de ce qui les lie, ce que l'on sait depuis la fin de la saison 8. Missy a créé le lien entre Clara et le Docteur, leur rencontre, leurs retrouvailles. Clara est, et n'a toujours été, aux yeux de Missy, qu'un simple outil vivant, lui permettant de manipuler le Docteur.
    C'est ici très flagrant, puisque tout ce que fait Missy, c'est manipuler Clara, la traitant comme un cobaye, et cette dernière, consciente de ce fait, accepte tous ses caprices uniquement pour retrouver le Docteur.
    Le titre prend tout son sens par cette manipulation constante, et surtout par le terrible coup de p*** que Missy a mis en place depuis le début. Si elle a bien l'intention de sauver le Docteur, c'est parce qu'elle trouve bien plus de plaisir à le torturer moralement.
    Le Familier désigne aussi un animal totem, parfois une partie de l'âme de son maître. Clara est en quelque sorte la création de Missy. Mais plus q'un alter ego, Clara est une arme que Missy pense utiliser quand elle le souhaite pour atteindre le(s) coeur(s) du Docteur.

    Bien que le lien entre Missy et Clara soit une composante majeure de ce deuxième épisode, la longue discussion à coeur ouvert entre le Docteur et Davros constitue tout le noeud de l'intrigue.

    Les deux ennemis se dévoilent ici de manière très surprenante, mais ce qui est véritablement captivant, c'est que cette conversation aux accents sincères de la part des deux antagonistes se révèle au bout du compte n'être qu'un duel entre deux parfaits stratèges. Ici, c'est le spectateur qui est mené en bateau du début à la fin. Et c'est un vrai plaisir de se faire ainsi balader au gré du vent, sans savoir où cela se terminera ou qui aura le dernier mot.
    Mais peu importe l'issue, au final. Ce tête-à-tête entre le Docteur et Davros est à lui seul un incontournable de la série, un de ces moments qui donnent à une série toutes ses lettres de noblesse et qui justifient à eux seuls le statut de série culte.
    Les failles du Docteur, la nature de sa honte, les aspirations et les regrets de Davros. Tout ce qui motive le Docteur, tout ce qui motive Davros est clairement exposé ici. L'antagonisme des deux “hommes” est aisément compréhensible, parce que parfaitement résumé. Ce background, ce passif entre les deux ennemis étant ce qu'il est, leur discussion prend alors tout son poids. Et comment ne pas les prendre au sérieux quand on sait qu'au moins l'un des deux ne ment pas quant à l'approche de sa mort ? Il y a donc un effet pervers dans cette manipulation. Même si on peut au final faire le tri entre le vrai et le faux, on garde toujours quelques doutes. Après tout, la manipulation n'implique pas forcément le mensonge.
    C'est ainsi que Steven Moffat fait montre ici de tout son talent de scénariste, et spécialement de dialoguiste (et ça vaut d'ailleurs autant pour le couple Missy / Clara), ainsi que de sa profonde connaissance du sujet.

    Le premier épisode de cette nouvelle saison commençait déjà fort, mais la “conclusion” de cette aventure relève encore le niveau. En sacrifiant la diversité des lieux à la mise en place d'un presque huis-clos (qui rappelle même parfois la première série) et de deux confrontations aussi surprenantes l'une que l'autre dans leur dénouement, Steven Moffatt nous offre ici un épisode mémorable et tenant uniquement par le jeu des quatre acteurs principaux (même si Clara est ici plutôt en retrait comparé aux trois autres) et la façon dont leurs personnages interagissent.

    Tromperie, offres sadiques, trahison, stratégie, et aussi un peu de confession intime émaillent The Witch's Familiar. Mais ces concepts valent autant pour les personnages que pour les spectateurs.
    Je soupçonne même l'apparition d'un rictus sadique sur le visage de Moffat quand il fait dire à son Docteur que les Daleks ne connaissent pas le mot “pitié”, entendant déjà le spectateur accro se plaindre et crier “Bah si Moffat ! Tu t'souviens plus de l'épisode The Big Bang de la saison 5, quand un Dalek se trouve face à River Song ? Un épisode que tu as écrit, mettant en scène un personnage que tu as inventé ?” Une incohérence ? Pas vraiment, puisque la fin de l'épisode vient justifier et réparer cette ignorance du Docteur (qui n'était pas présent quand River a forcé le Dalek à la supplier, soit dit en passant).

    Par contre, en ce qui concerne les “lunettes soniques”, je suis plus dubitatif. S'agit-il d'une provocation avant un prochain retour du tournevis ? D'un élément narratif qui saura être justifié plus tard ? Ou simplement d'un changement définitif ? J'ai du mal à croire à la troisième solution, et si c'est le cas, bah… je sens que le tournevis sonique va me manquer…

    Pour le reste, que rajouter ? Missy a une conception toute particulière de l'humour, et par certains aspects elle me rappelle le Joker, ce qui la rend dure à cerner et imprévisible, donc. J'adore !
    Et puis on finit par en apprendre plus sur le système de communication des Daleks, et c'est là encore un de ces nombreux petits plaisirs que cet épisode a su nous offrir !

    The Witch's Familiar est sans difficulté l'un des dix meilleurs épisodes de la série (je compte large, histoire d'éviter toute polémique ! 😃 ), toutes époques confondues ! Par ses dialogues, par ses révélations et son approche des personnages, il captive autant qu'il intrigue. Moffat n'a décidément pas fini de nous berner et de nous raconter ses histoires passionnantes, et c'est pas plus mal. Cet amour des personnages de Moffat se ressent à chaque dialogue, et c'est par la bouche du Docteur, à la toute dernière réplique (parfait résumé de la raison d'agir du Docteur), qu'on le devine inconditionnel :
    I'm not sure any of that matters. Friends, enemies. So long as there's mercy. Always mercy.

    "With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
    Star Trek - The Next Generation / The Drumhead

    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #262976
    Doctor Who
    Saison 9 – Episode 3
    Under the Lake

    “My god. Every time I think it couldn't get more extraordinary, it surprises me. It's impossible ! I hate it ! It's evil ! It's astonishing ! I want to kiss it to death !”
    “Attention chérie, ça va spoiler !!”

    En 2119, en Ecosse, dans une usine d'extraction minière sous-marine, la découverte d'un vaisseau d'origine inconnue dans les terres inondées de Caithness par des militaires entraîne une série d'accidents causés par l'apparition d'un fantôme et entraînant la mort du capitaine Jonathan Moran, devenant à son tour un fantôme.
    Trois jours plus tard, le TARDIS amène le Docteur et Clara sur ces lieux. Ils retrouvent le reste de l'équipe, persécutée par les fantômes, réfugiée dans une cage de Faraday.

    Dur de passer après deux épisodes aussi anthologiques ! Et la douche fut froide, très froide, avec ce troisième épisode.
    Le thème même de l'épisode a déjà été abordé à de multiples reprises dans la série. L'enfermement dans un vaisseau / navire / station spatiale, etc… face à une menace inconnue… sans chercher bien loin, on retrouve dans les évènements racontés ici des réminiscences, voire un recyclage d'idées développées dans différents épisodes. On pense ainsi à The Waters of Mars, Cold War, The Satan Pit. Et en cherchant mieux, il y aurait encore d'autres exemples.
    L'épisode repose donc entièrement sur le mystère suscité par ces fantômes et le vaisseau extra-terrestre. Il y a d'ailleurs peu de révélation et beaucoup de questions. Au fur et à mesure que le temps avançait, je me demandais comment tout cela allait bien pouvoir s'arranger en laissant autant de trous dans l'intrigue (ne serait-ce que l'identité du premier fantôme). L'heureuse nouvelle, c'est que cet épisode se révèle au final n'être que la première partie !

    C'est une nouvelle qui m'a rassuré, je dois l'avouer. Mais est-ce que cela sauve l'épisode en lui-même pour autant ? ça aurait peut-être été le cas si les personnages avaient été développés correctement. C'est pas le cas.
    Y a pas une scène qui m'a donné envie de m'intéresser ne serait-ce qu'à un des perso présents. Ils sont tous plats et transparents. La capitaine sourde-muette qui n'arrive pas à s'imposer comme chef, le binoclard qui lui traduit toutes les conversations dans le langage sourd et muet et qui n'a aucune autre utilité, la fan du Docteur qui passe juste son temps à glousser comme si elle se trouvait devant l'un des chanteurs de One Direction, et pis… non, je n'arrive même pas à me souvenir d'autre chose. L'industriel qui ne pense qu'au profit, et qui se fait tuer en premier, je l'ai vu arriver de loin. Disons que j'ai apprécié la scène où le Docteur lui met un vent (“Mais pourquoi est-ce qu'il me parle encore, lui ?” 😂 ), mais c'est une des rares fulgurances qui m'ont fait apprécier certains passages !
    D'ailleurs, passés les perso secondaires, venons-en au vrai problème de l'épisode.

    Cet épisode est famélique à tout niveau, mais c'est encore plus terrible de voir que c'est aussi le cas en ce qui concerne le Docteur et Clara. Il n'y a rien de croustillant à se mettre sous la dent.
    Pourtant, ça commençait bien ! L'excitation du Docteur à voir de vrais fantômes, et surtout ce système de cartes de réponses toutes faites destinées au Docteur, probablement mis en place par Clara, afin d'éviter le plus possible de froisser les gens qu'ils rencontrent, lorsqu'ils se trouvent face aux réactions insensibles du Seigneur du Temps, tellement excité à l'idée de découvrir de nouvelles choses qu'il ne prend jamais en compte les sentiments de ses interlocuteurs !
    Mais las, l'excitation première du Docteur à l'idée d'avoir réellement affaire à des fantômes disparaît très vite, trop vite.
    Les deux compères font leur job du jour, ni plus ni moins, avec l'enthousiasme d'inspecteurs du fisc, quasiment. Clara semble déconnectée, juste spectatrice et exécutrice (à certains moment, Jenna-Louise Coleman semble elle-même se demander ce qu'elle fiche là !). Où est la Clara que j'adorais suivre dans la précédente saison, impliquée et passionnée ? J'ai eu l'impression qu'on se retrouvait catapultés à la seconde partie de la saison 7 !

    Bref, cette première partie ne fait vraiment pas honneur au Docteur et à Clara, et a fait office de prologue, bien plus que de moitié. Il n'y avait pas vraiment de quoi sauter au plafond, tant tout y était plat et inanimé (couloir, couloir, fantômes qui glandent, couloir, couloir…), et même pas contrebalancé par une mise en avant des personnages, autant secondaires que principaux.
    Allez, on fait mieux la semaine prochaine, les gars ! Please !

    "With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
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    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #262977
    Doctor Who
    Saison 9 – Episode 4
    Before the Flood

    "Who composed Beethoven's Fifth ?"
    "Attention chérie, ça va spoiler !!"

    Ayant voyagé dans le passé, le Docteur se retrouve au début des années 80 en Ecosse, face au mystérieux vaisseau responsable de leurs déboires. Il croise la première victime, Prentis, un Tivoléen (dont on a déjà aperçu un représentant au cours de la première partie de la saison 7), et apprend que ce vaisseau est en fait un corbillard spatial dans lequel se trouve le cadavre du "Roi Pêcheur" que Prentis est venu enterrer sur Terre.
    Dans le présent, Clara et les deux autres personnes enfermées dans l'usine sous-marine découvrent un nouveau fantôme, celui du Docteur.

    Cet épisode débute de manière fort étrange, le Docteur brisant le quatrième mur en bonne et due forme ! Expliquant à l'audience captive le terme "Bootstrap Paradox", il évoque Beethoven comme exemple et termine par un riff de guitare électrique une version moderne de la Cinquième Symphonie ! Et voilà que le générique se lance, dans une version elle aussi jouée à la guitare électrique !
    Y a-t-il meilleure façon de débuter un épisode ?

    On retrouve donc le Docteur en 1980, accompagné des deux rescapés de l'usine sous-marine, Bennett et O'Donnell, cette fan du Docteur, bien plus loquace et intéressante ici, qui semble tout connaître de lui (elle cite Rose, Martha et Amy, ainsi que Harold Saxon, la lune qui donne naissance à ce qu'elle appelle une chauve-souris, ainsi qu'un Ministre de la Guerre, dont le Docteur n'a pas encore connaissance), ayant travaillé pour les services de renseignement militaires.
    Et voilà donc qu'en l'espace de quatre minutes, cette seconde partie réussit sans difficulté à être plus dense et intéressante que tout l'épisode précédent ! Et ça ne tient finalement qu'à une chose : tout y est plus vivant.

    Les personnages secondaires sont bien plus identifiables et développés, depuis que le groupe est séparé, et légèrement raccourci.
    Clara a fini de croiser les bras et d'être aussi expressive qu'une plante verte. Elle aussi est plus vivante, et surtout plus active. De plus, son côté aventureux est remis en question quand elle décide d'agir comme le ferait le Docteur, en utilisant les compétences des autres et sa connaissance des faits.

    Le plus intéressant, cependant, se situe du côté du Docteur. Prêt à remettre en cause sa conception de la ligne temporelle, quand il doit agir et quand il ne peut pas, ce n'est pas tant à ses propres convictions qu'il s'oppose qu'à l'avènement d'une créature telle que le Roi Pêcheur, dont la dangerosité reste cependant à déterminer, au bout du compte.
    Certes, il est physiquement effrayant et a une voix qui porte, mais on sait peu de choses de lui, au final, comme cette capacité à manipuler les fantômes simplement grâce à des mots gravés.
    De fait, le véritable intérêt de cet épisode se situe dans le "Bootstrap Paradox" annoncé par le Docteur dès le pré-générique ("Google it"). Ce n'est pourtant pas la première fois dans la série qu'un tel procédé est utilisé, c'est même une constante chez Moffat, dès l'épisode Blink, en fait.
    Ce procédé consiste en effet à utiliser un élément du futur comme point de départ d'une action du passé. L'épisode de Doctor Who le plus parlant à ce sujet est le dernier de la saison 5 (The Big Bang), quand le Docteur se retrouve enfermé dans la Pandorica, pour ensuite en ressortir grâce à son moi futur. C'est le genre de procédé qui ne semble trouver aucun point de départ (un peu comme l'expression "qui est le premier de l'oeuf ou de la poule ?"), et qui est brillamment mis en image par le Docteur sur un riff de guitare électrique de la Symphonie N°5 de Beethoven !
    Ce qui est plus intrigant, c'est donc que cette fois-ci le Docteur en vienne à annoncer à l'avance (directement au spectateur) cet artifice scénaristique alors que ce n'est pas la première fois qu'il est utilisé dans la série. Peut-être est-ce justement parce que ce n'est pas Moffat qui est à l'écriture de cet épisode que l'auteur s'est senti obligé d'expliquer la chose. Si le fond est assez facultatif (il n'y avait aucune utilité d'expliquer ce paradoxe), la forme est par contre réussie.

    On est au-delà de l'épisode Listen de la saison 8, où le Docteur parlait tout seul durant le pré-générique, une scène qui trouvait tout son intérêt dans l'épisode en lui-même, puisqu'il s'agissait d'un mythe dont on ignore toujours s'il était véritable ou une simple invention venue de l'enfance du Docteur. Ici, pas d'ambiguïté, c'est bien au spectateur qu'il s'adresse.
    Si la scène est brillante, elle ne s'inscrit jamais dans une logique de raccordement avec l'intrigue. C'est juste une explication qui rompt le quatrième mur, rien de plus. Ce n'est pas la première fois que le quatrième mur est rompu, mais jamais de manière aussi directe. C'est donc assez perturbant.
    Pour le paradoxe en lui-même, il est plus subtil qu'à l'habitude, bien moins visible que ce que Moffat aime faire.

    Cette seconde partie est au final bien plus captivante et divertissante que la première, et sauve ainsi grandement l'histoire. Si le discours méta du Docteur ainsi que son dernier clin d'oeil à la fin de l'épisode relèvent de l'anecdotique pour l'histoire, ce fan-service fait tout de même énormément plaisir à voir en fin de compte.
    Et voilà que les lunettes soniques justifient carrément leur utilité dans la série et la résolution de l'intrigue de l'épisode ! Mais rendez-nous le tournevis sonique, tout de même ! Ou alors alternez… c'est qu'on s'y attache à ce tournevis !

    "With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
    Star Trek - The Next Generation / The Drumhead

    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #262978
    Doctor Who
    Saison 9 – Episode 5
    The Girl Who Died

    "- We're Time Travelers. We tread softly. It's okay to make ripples but not tidal waves.
    – You are a tidal wave !"
    "Attention chérie, ça va spoiler !!"

    Après une aventure impliquant des Velosiens à sauver d'envahisseurs, des mines d'araignées (ou mines-araignées ?), un "lutin d'amour" (sale bestiole qui aspire le cerveau par votre bouche) et une enseignante perdue dans le vide spatiale, le Docteur et Clara font un arrêt temporel, afin que le Seigneur du Temps s'essuie les chaussures pleines de restes du lutin d'amour mentionné quelques secondes plus tôt.
    Malheureusement (ou heureusement, pour les anti-lunettes soniques, question de point de vue), nos deux aventuriers se font alpaguer par des vikings. Emmenés de force dans leur village, le Docteur est intrigué par une jeune fille, sans qu'il la connaisse.

    Malgré son yo-yo, bizarrement, il n'arrive pas à convaincre la foule qu'il est Odin, et pour cause ! Ce dernier apparaît dans le ciel et annonce aux autochtones que leurs plus puissants guerriers festoieront avec lui ce soir, au Valhalla. C'est alors que cinq soldats à l'allure robotique, imposants et menaçants, apparaissent et font téléporter les guerriers aguerris sur un vaisseau. Cette race guerrière extra-terrestre est, selon le Docteur, l'une des races les plus meurtrières de la galaxie, ce sont les Mire (boue, ou bourbier en vf).
    En voulant se libérer de ses chaînes à l'aide des lunettes soniques (ou ce qu'il en reste), Clara et la jeune fille (Ashildr, fille de Einarr) sont également emportées.
    Les prisonniers finissent en "jus de guerrier" (adrénaline et testostérone) pour le soi-disant Odin qui s'en repaît. En apprenant cela, Ashildr défie l'extra-terrestre. Dans un jour, dix des meilleurs guerriers du faux dieu affronteront les survivants du village d'Einarr. Sauf qu'il n'y a plus de guerriers. Pourtant, alors que le Docteur leur conseille vivement de fuir le village pendant quelque temps, tous choisissent de rester pour défendre leur honneur.

    La position du Docteur est ici intéressante, et louable. Il sait que les vikings restants ne sont pas de taille, de plus il y a des enfants et un bébé. Il sait également que s'il décide de les aider, et que par miracle ils réussissaient à vaincre le Bourbier, cela créerait une "vague qui se changerait en raz-de-marée". Ce n'est plus le village mais la Terre entière qui deviendrait la cible du Bourbier, et finirait dévastée.
    Or, il propose une alternative logique, quitter le village et attendre que le Bourbier s'en aille. Mais face à l'honneur des vikings, son discours sonne creux.

    Et c'est bien là que réside le discours de l'épisode, l'honneur par-dessus toute autre considération. L'honneur au-dessus de la logique la plus basique, celle de la survie, mais aussi l'honneur d'une réputation d'êtres sanguinaires, cruels et meurtriers.
    Le Docteur s'est très souvent érigé en contradicteur absolu de ce sentiment. Pour lui, l'honneur, et il le prouve ici, est la source de bien des absurdités. Pour lui, rien n'a plus d'intérêt que la vie.

    "– I know where I got this face and I know what it's for.
    – Okay. What's it for ?
    – To remind me. To hold me to the mark. I'm the Doctor, and I save people.
    "

    Et c'est d'ailleurs un aspect qui est brillamment abordé en fin d'épisode. Face à la mort d'un personnage (c'est un peu le titre de l'épisode, suivez), il se met à l'écart, bougonne, il déplore cette fatalité, ce sacrifice. Et puis !
    Voilà que le sujet qui occupait toute la saison précédente revient sur le tapis. Qui est le Docteur ? Pourquoi ce visage ? Qu'essaie-t-il de se dire à lui-même ?
    A cette quête personnelle, le Docteur vient peut-être de trouver la réponse qui lui convient. Il est le Docteur, il sauve des gens, peu importent les règles ou l'honneur. Ce visage est là pour le lui rappeler. Quels que soient les apparats, les objets, les compagnons, il y a une chose qui ne changera jamais, c'est ce fait simple et définitif : Le Docteur sauve les gens.
    Mais quelles sont les répercussions quand il défie les règles élémentaires de la nature ? Quand il va même jusqu'à les violer ?
    Une personne. Une seule personne. Une petite vague qui peut annoncer un raz-de-marée ? C'est encore trop tôt pour le dire, mais les regrets du Docteur sont aussi perturbants que le regard de cette jeune fille.

    Ce cinquième épisode fut très divertissant. On est dans un schéma typique, limite archaïque même, propre à la série depuis ses débuts (les années 60, hein), le voyage dans le passé lointain, avec intrusion extra-terrestre.
    Les messages passés sont très clairs et compréhensibles. C'est ici au Docteur que l'on s'intéresse, et même, in fine, à sa crise d'identité. C'est bien amené, surtout que l'on ne s'attend pas à voir revenir ce thème à ce stade de l'histoire !
    Autre bon point, la destruction des lunettes soniques ! Je sais, c'est mesquin et un peu rétrograde de ma part, mais le tournevis sonique me manque.
    Du côté des points faibles, bah… La fausse fumée causée par le viking qui s'évanouit à la vue du sang fait très ratée, mais ça dure trois secondes, alors…

    Et en parlant de viking, les casques à cornes, on en parle ? C'est pas très historique.
    Mais du coup, en les voyant, je ne pouvais m'empêcher de penser à Astérix, avec ces visages aussi expressifs des guerriers. Et je me suis demandé alors si ce n'était pas une espèce d'hommage de Moffat, ou Jamie Mathieson à la BD de Goscinny et Uderzo ! Après tout, on sait que Steven Moffat est féru de bande-dessinée, et Astérix ne doit pas lui être inconnu, évidemment !

    En bref, cet épisode était un vrai plaisir, rehaussé de plus par son final réjouissant. Je me demande aussi s'il s'agit encore d'une histoire en deux parties ou si Ashildr est destinée à revenir plus tard dans la saison. Le "To be continued" à la fin est assez ambigu (pô vu l'extrait du prochain épisode encore).
    De toute façon, des vikings à cornes, un faux dieu ridiculisé sur l'air de Benny Hill, une probable héritière du Captain Jack Harkness et un Docteur qui traduit le langage bébé, tout en en faisant une scène dramatique, ça ne peut donner que du bon, du très très bon, même !

    "With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
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    Geoff34
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    geoff34 le #262979

    à noté la présence de Maisie Williams, l'actrice de Game of Thrones, qui joue Ashildr dans cet épisode.

    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #262980
    Doctor Who
    Saison 9 – Episode 6
    The Woman who Lived

    ""Me" is who I am now. No one's mother, daughter, wife. My own companion. Singular. Unattached. Alone."
    "Attention chérie, ça va spoiler !!"

    En 1651, un brigand appelé le "Knightmare" braque les calèches à la nuit tombée. Il s'agit en fait d'Ashildr, âgée à cette époque de 800 ans. Le Docteur, équipé d'un "curio-scanner", a pisté une source d'énergie à travers la galaxie l'ayant amené jusque sur Terre en 1651, face à Ashildr. Tous deux semblent rechercher la même chose, une pierre détenue par Lucy Fanshawe, l'oeil d'Hadès.

    C'est officiel maintenant, la saison neuf de Doctor Who est marquée du sceau du 2, ou plutôt du couple. Tout va par paire, cette année ! Les épisodes d'abord.
    Nous nous retrouvons à chaque fois dans une configuration où les aventures se concluent systématiquement en l'espace de deux épisodes. Et cette interconnexion se vérifie dès le titre de chaque épisode : The Magician's Apprentice et The Witch's Familiar; Under the Lake et Before the Flood; The Girl who Died et The Woman who Lived.
    Chaque couple d'épisode semble se répondre, s'opposer, se compléter. Il ne s'agit alors pas simplement d'histoires en deux parties mais, à l'instar des titres, de deux points de vue sur un problème donné. The Magician's Apprentice se penche ainsi sur le lien entre le Docteur et Davros, là où The Witch's Familiar nous éclaire plus précisément sur le lien entre Missy et Clara. Under the Lake s'intéresse au présent de l'histoire, alors que Before the Flood en décrit son origine. The Girl who Died aborde la raison d'être du Docteur, et The Woman who Lived celle du compagnon du Docteur. Et chaque cas est bien sûr lié à l'autre. Il sera évidemment plus utile de revenir sur cet aspect à la fin de la saison ! A suivre !

    Donc, The Woman who Lived aborde le thème de l'immortalité, et de la solitude qui l'accompagne. Un thème cher à Russell T Davies dans les quatre premières saisons de la nouvelle série, et distillé de manière plus sporadique par Steven Moffat, mais pas ignoré pour autant, parce que c'est un thème inhérent au Docteur.
    Pourquoi continuerait-il à avoir des compagnons, autrement ? Cette solitude le rend, de sa propre confession, plus apathique, insensible à ce qui l'entoure. Et c'est ce qui arrive à Ashildr, qui a passé 800 ans sans nouvelles du Docteur, bien que ce dernier ait gardé un oeil sur elle.
    Après tant de siècles de vie, elle en a oublié son nom et se veut nommer "Moi". Elle a traversé tant de vies et de malheurs qu'elle a fini par en devenir insensible et cynique. Son seul souhait est de quitter ce monde et de suivre le Docteur dans ses aventures. On comprend vite que s'il refuse sa proposition, c'est à cause de cette immortalité. Le Docteur a besoin d'avoir à ses côtés quelqu'un de non-immortel, un éphémère, comme il le décrit quelque peu cyniquement. Il lui faut ressentir cette flamme, cette soif de vivre, autrement il ne sera guère différent de Moi telle qu'elle est en 1651.

    J'avais déjà bien apprécié de voir Maisie Williams dans l'épisode précédent, mais c'est véritablement dans ce second épisode qu'elle déploie tout son talent. Ni fille, ni tout-à-fait femme, elle arrive à dégager une véritable aura de mystère. L'épisode entier repose sur ses épaules, et certains de ses dialogues avec Peter Capaldi sont proprement impressionnants. Les scènes de son passé, son attitude, sa façon de parler et même de bouger parfois, participent énormément à l'intérêt de cet épisode.
    Elle est une version terrienne et désabusée du Docteur, et le rôle qui lui est donné, ou plutôt qu'elle se donne, à la fin de l'épisode laisse augurer d'une seconde partie de saison absolument prometteuse et épique, surtout si on y ajoute Davros, Missy et les Daleks !

    Ce troisième diptyque de la saison est de bonne facture, surtout cet épisode en particulier, moins spectaculaire mais bien plus riche en contenu, finalement. Bâti en grande partie sur le personnage d'Ashildr (bien qu'en fait il s'agisse surtout d'explorer une particularité du Docteur), il sait aussi s'attarder sur d'autres personnages plus secondaires, à l'instar de ce Sam Swift the Quick, qui lors de la scène de son exécution fait montre d'une étonnante répartie, appuyant plus encore le propos du Docteur sur l'utilité des compagnons mortels.
    Encore une fois, il faudra attendre la fin de la saison pour savoir où nous emmênent Moffat et ses co-scénaristes cette année. Mais on peut déjà saisir quelques bribes du thème principal, et des récurrences évocatrices. Ainsi, après une saison 8 centrée sur la quête d'identité du Docteur, le début de cette saison 9 dessine les contours d'une leçon générale. Le Docteur s'est trouvé, maintenant on en explore tous les aspects (archétypes d'ennemis, les outils, les compagnons). On lui retire, ou on travestit, tout ce qui lui est familier, tout ce qui "l'habille", d'une certaine façon (le TARDIS, le tournevis sonique, ses compagnons, ses ennemis les plus anciens), et on regarde le résultat, on expérimente de nouvelles choses (la guitare électrique, les lunettes soniques -elles sont de retour ! argh !-, une nouvelle "Jack Harkness"). Et en même temps, on lui impose les mêmes archétypes, des situations récurrentes, et on voit ce qui en ressort. Du neuf ? De l'ancien ?
    Au final, on en arrive à l'essence du Docteur, qui le dit lui-même, quelque chose que l'on sait, quelque chose d'évident, mais cela importe peu.
    On joue avec le concept, on le malmène, on le sort de sa zone de confort. Le résultat, ce sont des histoires et des personnages passionnants dans l'ensemble, et qui renouvellent un concept vieux de plus de cinquante ans. Il ne suffit pas de changer d'acteur pour faire vivre une série de SF aussi longtemps !

    "With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
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    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #262981
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    Saison 9 – Episode 7
    The Zygon Invasion

    "- I'm Osgood.
    – I'm also Osgood.
    – Remember this. It will be important later."
    "Attention chérie, ça va spoiler !!"

    L'Opération Double est une opération secrète dont le but est de réinstaller et reloger l'espèce Zygon sur Terre. Aidés de l'UNIT, 20 millions de Zygons ont été autorisés à prendre forme humaine, dispersés dans le monde et vivant parmi les humains.
    Dans l'éventualité où un ou plusieurs Zygons (ou humains) décident de se rebeller, le cessez-le-feu (instauré grâce aux trois Docteurs dans l'épisode du cinquantenaire de la série) prendra fin. Le Docteur a confié aux deux Osgood une boîte (appelée fort judicieusement la Boîte Osgood) qui devra être utilisée en cas de rupture du cessez-le-feu, un dernier recours censé délivrer la "sanction finale".

    C'est avec ce préambule dramatique que débute l'épisode, suivi évidemment de l'inévitable scénario catastrophe, des Zygons se sont dévoilés au monde et attaquent les terriens. La dernière Osgood encore vivante envoie un message de détresse au Docteur : Serait-ce le moment d'utiliser la Boîte Osgood ?

    Malheureusement, il n'y a pas grand-chose à dire de cet épisode. Ce n'est pas qu'il soit mauvais, ou vide comme c'était le cas de Under the Lake (plus vide que mauvais, quand même), mais il se concentre exclusivement sur l'affaire en cours, si l'on peut dire, l'invasion Zygon, ou plutôt l'invasion des Zygons opposés à la paix avec les humains et au fait de se dissimuler parmi eux.
    Tout ici est mis en oeuvre pour installer une intrigue qui ne se démêlera qu'au second épisode, dans la logique de cette saison, et une atmosphère de paranoïa encore assez légère pour le moment, mais tout de même palpable.
    Malgré le retour (fort appréciable) d'Osgood, grâce à une pirouette scénaristique efficace et bienvenue, cette dernière est très peu présente ici, et ses interactions avec le Docteur Disco (sic) sont donc limitées et pas au niveau de ce que l'on pouvait en attendre. Mais on peut raisonnablement espérer mieux à ce niveau dans la seconde partie.
    Toujours dans la logique de la saison 9, on garde aussi cette notion constante du couple, de la paire, du double. D'abord avec Osgood, donc, mais aussi avec les Zygons, qui prennent l'apparence d'une personne, et la séparation du tandem Docteur Funkenstein (re-sic) et de Clara en deux duos. Dans les deux cas, cependant, il faudra sans doute attendre encore le prochain épisode pour mieux en apprécier les retombées, bien que la fin de l'épisode en dévoile déjà beaucoup et promette une seconde partie plus passionnante !

    Voilà donc une première partie qui délaisse les relations entre personnages et met l'accent sur une menace d'ordre mondial, qui sait fortement nous tenir en haleine.
    Beaucoup moins de moments légers ou drôles qu'à l'accoutumée, et un taux de suspense en forte hausse. Un changement de ton que l'on prend plaisir à voir, de temps en temps, et qui participe grandement à l'intérêt de Doctor Who !

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    Feanor-Curufinwe le #262982
    Doctor Who
    Saison 9 – Episode 8
    The Zygon Inversion

    "And you know what you do with all that pain ? Shall I tell you where you put it ? You hold it tight ! Until it burns your hand, and you say this : No one else will ever have to live like this, no one else will have to feel this pain ! Not on my watch !"
    "Attention chérie, ça va spoiler !!"

    La situation est critique. Clara est prisonnière des zygons qui se servent de son apparence pour atteindre le Docteur. Ce dernier échappe de justesse à un attentat grâce à la volonté persistante de Clara, mais il se retrouve avec Osgood sans avoir de véritable plan pour mettre fin au terrorisme du groupe de zygons dissidents à l'entente entre zygons et humains. Et ces derniers étendent leur terreur sur Terre en commençant à transformer les humains qu'ils rencontrent en pseudo-zygons.
    Mais leur recherche active de la "boîte Osgood" se solde par un échec, pour le moment. Qui réussira à mettre la main sur cet artefact capable d'imposer le cessez-le-feu autant que de déclencher la guerre ? Et quelle est donc sa fonction ?

    Si le premier épisode appuyait principalement sur le danger que représentent des zygons déterminés à mettre le bordel sur Terre, au détriment du développement des personnages, cette seconde partie est bien plus équilibrée, puisqu'elle apporte à ce conflit une dimension plus intime, puisqu'il ne s'agit plus d'opposer la race zygon à la race humaine, mais de les réunir par ce qui rassemble ces deux espèces douées d'intelligence. Evidemment, le mérite en revient une fois de plus au Docteur, grâce à ce qui le caractérise le mieux, sa redoutable éloquence !

    En passant, il y a une scène assez comique au début de l'épisode, presque métatextuelle, au cours de laquelle Osgood joue la fan de base du Docteur en énumérant ce qui fait le personnage du Docteur, et se moquant au passage du concept des lunettes soniques (ce à quoi le Docteur lui rétorque qu'il adore les objets absurdes et qu'il a déjà créé une montre invisible !). Elle indique ainsi qu'il ne faut jamais laisser parler le Docteur, qu'il devrait s'agir là d'une règle de base pour ses ennemis.
    Et c'est juste, car une fois de plus, le Docteur Basil Puntastic (oui, c'est devenu une marotte pour lui depuis la semaine dernière, s'inventer des noms !) est de fait parvenu à trouver les mots justes pour sauver la situation. Il est clair que c'est le concept de toute la saison (avec ce rappel perpétuel au couple, à la dualité), voir le Docteur réparer les choses, les conflits, ou du moins tenter de les réparer, non par l'entremise de ses outils ou de ses compagnons, mais par sa seule éloquence, galvanisé qu'il est par son leitmotiv retrouvé : sauver les gens, faire en sorte que personne ne puisse connaître les souffrances qu'il doit endurer continuellement.

    Ainsi, la "boîte Osgood", comme on pouvait s'y attendre, n'est rien de plus qu'un pistolet de Chekhov, voire même un MacGuffin, dont le seul but était pour le Docteur de trouver un moyen de s'asseoir autour d'une table et de discuter entre les deux races, sans avoir à passer par une guerre meurtrière.

    Mais avant d'en arriver à ce dernier acte, il faut faire bouger tout ce petit monde. D'ailleurs, je ne sais pas si c'est voulu, mais le Docteur apparaît vraiment comme un manipulateur. Au bout du compte, tout ce qu'il a fait ou dit a amené au dernier acte. Une fois qu'il comprend que Clara est toujours en vie, chacun de ses actes, et ses paroles aussi, les mènent, lui et les autres protagonistes, vers la "boîte Osgood". On ressent cette volonté de tout contrôler également dans le fait qu'il ne cesse de demander à Osgood si elle est la version originale ou zygon. Une question dont il n'aura jamais la réponse.

    "When you fire that first shot, no matter how right you feel, you have no ideas who's going to die ! You don't know whose children are going to scream and burn. How many hearts will be broken ! How many lives shattered !"

    On ressent enfin aussi cette volonté de contrôle dans ce discours sur l'inutilité d'un conflit dans le dernier acte. Un discours réussi et très poignant au final, mais il reste toujours cette idée de manipulation, d'aller dans son sens (tout aussi juste soit-il), à travers la révélation du véritable pouvoir de la "boîte Osgood" ainsi que du dispositif qui fait perdre la mémoire aux deux représentants (il dit même s'y être repris à quinze fois avant de réussir à les convaincre !). Cette exploration de la détermination du Docteur est véritablement intéressante, et j'espère qu'on creusera cette idée d'ici à la fin de la saison !

    Que rajouter ?
    Nouvelle appellation pour le TARDIS ? "Totally And Radically Driving In Space", c'est assez classe et direct comme acronyme, je trouve !
    Le duo Osgood / Docteur est toujours attachant. On passe d'une simple relation rock star / fan à quelque chose de plus fort, on s'attache vite à ce couple, et on en vient à espérer qu'elle finisse par devenir la nouvelle compagne du Docteur, la Petronella Osgood.
    Et Clara alors ?
    En fait, bien qu'elle puisse paraître plus en retrait, séparée du Docteur, même lorsqu'elle le retrouve, elle n'est pas inactive, et à son niveau cause beaucoup de soucis aux zygons, en réussissant par exemple à faire échouer l'attentat sur le Docteur. Dans le dernier acte, elle est occultée par la forte présence du Docteur, mais Jenna Coleman, elle, brille par son jeu. On arrive sans difficulté à croire qu'il y a bien deux Clara différentes dans la pièce. La Clara zygon, ou plutôt Zygella, est plus que convaincante en terroriste déterminée à sa cause, elle en est même parfois effrayante, parce qu'on ressent vraiment ce côté fanatique propre à ce genre de personnage, qui n'a pas peur de sacrifier sa propre espèce.
    Toujours à propos de Clara, il reste quelques phrases énigmatiques, dont j'imagine que nous les comprendrons d'ici à la fin de la saison. Ainsi, le Docteur, en parlant du temps passé à penser que Clara était morte, dit qu'il s'agissait du mois le plus long de sa vie. Ce à quoi Clara rétorque que ça n'aurait pu être que cinq minutes. Le Docteur finit sur le sujet par un énigmatique et assez grave "je serai seul juge du temps". L'ambiance jure ici avec l'humeur du moment, et on a vraiment l'impression de voir la scène d'un autre épisode.
    Il dit ailleurs aussi de Clara qui "s'introduit dans votre tête", "elle ne vous quitte plus". Tout ceci est bien intrigant !

    Au final, ce double épisode a effectivement une résonance politique dans son propos (le terrorisme, les mesures extrêmes, la politique de la peur), mais au-delà de cet aspect, c'est une excellente histoire, angoissante, stressante, rythmée par un lot de personnages tous plus intéressants les uns que les autres. Plus en retrait, le Docteur tire véritablement son épingle du jeu dans la dernière partie, sans que cela ait généré un manque auparavant (ce qui en dit long sur l'excellente écriture et l'utilisation des personnages). Mais quel final, quel speech ! On atteint là l'un des meilleurs discours du Docteur dans la série ! L'éloquence du Docteur à son niveau le plus élevé !
    L'histoire servait autant les personnages que ces derniers la faisaient avancer, jusqu'à ce climax, qui prouve que le spectaculaire, ce n'est pas une question d'effets spéciaux. L'écriture et le scénario jouent un rôle primordial.

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    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #416760

    Un teaser pour la nouvelle série spin-off de Doctor Who, Class !

    Première diffusion le 22 octobre !

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    Geoff34
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    geoff34 le #430117

    N’oublier pas l’épisode Noël de cette année, The Return of Doctor Mysterio, les amateurs de super-héros seront ravis !

    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #501138

    Depuis cet été, la nouvelle saison de Doctor Who, je ne la sentais pas. Pas à cause de ce changement de sexe, même si je ne trouve pas la chose utile, mais j’y reviens plus tard. Plutôt à cause de tout ce qui a eu lieu autour, notamment le panel de la San Diego Comic Con (pas de Daleks, que des standalone), et quelques déclarations de Jodie Whittaker et de Chris Chibnall (“y a trop d’hommes blancs à la prod de cette série, mais moi je reste hein LOL !”). Mais je préfère me faire mon avis sur du concret, alors je regarde la série, au moins le premier épisode.

    L’épisode qui introduit un nouveau Docteur est toujours particulier, à part. Il se doit de présenter la nouvelle incarnation, et de fait c’est un épisode qui concentre la majorité des attentions sur celle-ci. Premier gros problème pour moi, ici je me suis bien plus intéressé aux compagnons qu’au Docteur ! On a toute une saison pour mieux les connaître, donnez-moi au moins quelque chose de consistant pour… la Douzi… la Treizième… attends… la Quatorzième je crois… ? Oui, bon, on s’en tape, on va dire la Treizième, hein.
    Avec l’introduction de Capaldi, Moffat avait étendu cette présentation sur toute la saison 8, à raison puisque ce nouveau Docteur représentait un nouveau cycle de régénérations. Et même comme ça, son épisode d’introduction avait suffisamment de matière pour cerner le caractère du bonhomme.
    Ici, hormis le fait qu’elle aime faire des grimaces, qu’elle soit bricoleuse (au passage, j’aurais bien deux trois choses à redire sur la création du nouveau tournevis, pardon, du couteau suisse sonique… et du téléporteur à la fin… c’était du portnawak en puissance, MacGyver tu peux aller te rhabiller), et qu’elle passe tout l’épisode à faire une imitation déplorable du Dixième (et c’est pas un ressort scénaristique, c’est juste Jodie Whittaker), y a pas grand chose à dire d’elle, y a rien d’accrocheur.
    Elle est sympa, elle aide les gens en difficulté, c’est définitivement un Docteur, mais y a rien qui ressort, qui la distingue des autres, sauf son sexe.

    J’ai jamais trouvé que ce serait une bonne idée de changer le sexe du Docteur, bien avant que cette idée commence à germer (et que la BBC commence à pousser au cul avec sa politique interne de discrimination positive). Il y a une dizaine d’années de ça, je disais que ça n’aurait aucune incidence sur le personnage, et cet épisode ne fait que me donner raison. Un Docteur roux ? Oui, j’aurais été à fond dessus, parce que les Neuvième, Dixième et Onzième évoquaient la chose à diverses reprises. Et je sais que ça arrivera un jour. Mais ce monde n’est pas encore prêt. -_-
    Le Maître en femme, là c’était une excellente manœuvre, et ça a entièrement changé le personnage, ça l’a rendu passionnant à suivre et a fait évoluer sa relation avec le Docteur. Mais si ça marche sur un antagoniste, c’est purement cosmétique sur le protagoniste, à moins de changer son modus operandi, auquel cas, pour paraphraser le Onzième dans the Beast Below (un de mes épisodes cultes, je ne le répéterai jamais assez), il faudra lui trouver un nouveau nom, parce que ce ne sera plus le Docteur.

    Cela étant dit, je tiens tout de même à lui laisser le bénéfice du doute. Ce n’est que le premier épisode, et on n’a pas encore vu le TARDIS. Et peut-être Jodie cessera-t-elle d’imiter David Tennant, mais j’en doute. Et peut-être arrivera-t-elle à avoir une personnalité suffisamment forte et originale pour la distinguer de ses prédécesseurs, mais vu que ses trois compagnons lui volent la vedette justement à cause de leur personnalité, là encore j’en doute. D’ailleurs, pourquoi trois compagnons ?

    Je n’ai pas particulièrement apprécié la saison précédente, j’aurais préféré que Moffat se retire à la neuvième. Il avait toujours cette écriture particulière et aisément reconnaissable, mais il semblait essoufflé et être à court d’idées, ce qui s’est particulièrement ressenti sur le personnage de Billy, presque uniquement définie par son orientation sexuelle, et du coup pas intéressante pour un sou malgré des débuts prometteurs.
    Le nouveau showrunner, Chibnall, semble au contraire plus à l’aise sur les perso secondaires que sur son Docteur, et c’est pas un bon signe. De plus, son écriture ne soutient pas la comparaison avec celles de Moffat et de Davies (voir le passage sur la création du… pfff… couteau suisse sonique et du téléporteur).
    On verra bien à la fin de la saison. Si les épisodes suivants me laissent aussi froid que celui-ci, j’attendrai le dernier épisode pour donner mon avis sur la saison. Si c’est meilleur à mes yeux, j’en parlerai avant, si ça empire, j’en parlerai avant aussi.
    Encore une fois, je crains plutôt le pire, les épisodes d’introduction du nouveau Docteur sont bons en général, mais celui-ci, loin d’être mauvais (et plutôt joli à voir) m’a laissé tout de même froid.

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    Feanor-Curufinwe le #501317

    Vu l’épisode 2 (France 4 fait du bon boulot à ce sujet, sortir l’épisode quatre jours après la diffusion originale).
    L’histoire m’a fait bailler, je l’ai trouvée moins intéressante que celle de la semaine dernière (qui n’était pourtant pas mirobolante). Et cette façon de filmer les têtes en gros plan… pourquoi ? Et les transitions entre scènes étaient vraiment pas terribles. Là encore, la réal du premier épisode était plus léchée.
    Et pour Jodie, j’ai toujours autant de mal avec elle, ou plutôt avec son rôle. Elle passe tout l’épisode à dire ce qu’elle fait ou ce qu’elle va faire, quand elle n’enfile pas les lieux communs. C’est pas le Docteur, c’est un personnage lambda.
    Comme la semaine dernière, tout l’intérêt passe par les perso secondaires, mais même là il est pas grand, l’intérêt.
    Bref, peut-être que ça sera un peu plus attractif quand cette histoire de “timeless child” sera mise en avant, parce que pour l’instant, des méchants en carton, des histoires et un Docteur fades… je soupire.

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    Feanor-Curufinwe le #501497

    Episode 3…
    Non mais là, à ce stade je crois que je vais tout simplement arrêter de parler de cette série qui n’a de Doctor Who que le nom, parce que c’est plus possible. Je le dis, Chibnall est mauvais à un point… ou il le fait exprès.
    La réalisation est pas le pire point de cette semaine, mais c’est tout de même difficile à regarder (accumulation de plans fixes / cadrages sur les tronches en gros plans en vue légèrement élevée, je comprends pas l’intérêt).
    Pour le reste, j’ai passé la première demi-heure à m’occuper en attendant qu’il se passe quelque chose d’intéressant en dehors du sous-texte de l’ignorance de Chibnall, qui te dit que “le racisme c’est pas bien”, et surtout “tous les américains blancs du sud étaient de gros racistes violents dans les années 50, faut l’savoir hein !”, en oubliant effrontément qu’il y avait aussi des blancs qui ont lutté et sont morts pour le mouvement des droits civiques à l’époque, mais évidemment monsieur Chibnall, ça demandait plus de travail que de juste jouer les moralisateurs en appuyant sur le larmoyant avec de la musique de pathos à donf.
    Et puis le discours de la flic de l’équipe, Yasmin, sur le racisme de notre époque actuelle, il aurait été pertinent si elle avait également mentionné les slogans appelant à la mort des policiers lors des manifestations, histoire au minimum de paraître impartial dans ce pamphlet contre le racisme. Mais encore une fois, Chibnall, ça aurait demandé plus de travail et surtout de talent d’écriture.

    Donc, le fan de Doctor Who que je suis va continuer de suivre ce truc, mais la passion est morte, en attendant un nouveau showrunner.
    Je reviendrai peut-être donner mon avis à la fin de la saison. Mais en attendant j’arrête, ça me fait du mal de parler de ce mort-vivant.

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    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #503226

    Donc voilà.

    Dix épisodes. Je ne vais pas attendre le spécial noël pour donner mon avis sur cette première saison de Doctor Who 2.5, parce que déjà y aura pas de spécial noël. Ce sera un spécial nouvel an, parce que Chibnall a pas d’idée (sans déc’…) pour un récit sur noël. Mais surtout parce que j’en ai plus rien à faire de cette série, du moins tant que Chibnall et Whittaker seront là.
    Alors c’est vrai que les précédentes saisons avaient leurs fillers. Certains étaient réussis (l’excellent épisode bouteille Midnight de la saison 4, par exemple), d’autres moins. Mais une saison avec dix épisodes fillers, où on se balade dans le noir (l’affiche officielle de la série est d’ailleurs assez éloquente !), sans le moindre élément conducteur d’une intrigue principale, d’un thème de la saison, fallait oser ! Je me suis bien plus amusé avec les Endless Eight de la Mélancolie de Haruhi Suzumiya qu’avec ces dix épisodes pseudo éducatifs (à la sauce BBC bien sûr) du Bus Magique de Doctor Who.

    Et tout ce qui nous indique que c’est bien de Doctor Who qu’il s’agit, c’est la version allégée du Docteur qu’on nous présente si humblement, une caricature de l’ère Tennant, du moins la partie grimaçante… Pour ce qui est des aspects fantastique, épique, drôle, évasion, passez votre chemin. La TARDIS est à peine présente, un élément du décor (comme tout ce qui rapporte à la SF d’ailleurs). Ironiquement d’ailleurs, on comprend pourquoi Whittaker l’appelle son “monument fantôme” dans le deuxième et le dernier épisode !
    Finies les allégories, place aux problèmes de société direct dans ta face de pauvre ignorant de fan de SF ou de Fantasy, bienvenue dans le monde chiant et morne du réel, Néo ! Adieu la continuité, bonjour les stand alone ! Adieu, ennemis récurrents du Docteur, asservisseurs de l’humanité, Maître infiltré devenu Premier Ministre de Grande-Bretagne, bonjour caricature de Trump, pères célibataires irresponsables, peuples racistes, sexistes et islamophobes.

    On crache allègrement à la tronche du Docteur avec une écriture horrible. Genre, on va dire qu’il a eu sept grand-mères, sans expliquer pourquoi ni comment ni d’où ça vient ! Pire, à un moment, dans l’épisode 8 (the Witchfinders) on fait dire au Docteur qu’elle n’avait jamais à se justifier de ses actions quand elle était un gars ! Dites, les nouveaux scénaristes embauchés après avoir viré l’ancienne équipe, vous aviez déjà vu un épisode de Doctor Who avant votre série ?
    Le Docteur a toujours été un incompris, même parmi les siens, et encore plus pour les humains ! Il passe son temps à se justifier de ses actions, c’est même pour ça que sa meilleure arme c’est l’éloquence ! Chose qui manque d’ailleurs atrocement à Whittaker. Et les sentiments conflictuels du Docteur concernant les humains ? Lui qui les aime autant qu’il les déteste ? Ici ça se résume juste à “j’aime les humains, mais ohlàlà y en a qui sont pas gentils quand même”, une vision manichéenne constante. Le Docteur est quasiment un psychopathe, capable de moments de furie impressionnants avec des regards de tueurs, un fait que Chibnall ne semble pas assimiler. Au pire, Whittaker boude quand elle est contrariée…

    Et aucune espèce de construction scénaristique dans l’histoire principale (et le terme “timeless child” du premier épisode ?) si ce n’est au dernier épisode, avec Tim Shaw, l’extraterrestre collectionneur de dents, dans un final aussi impressionnant et explosif qu’un pétard mouillé. Ah oui, là on a eu de l’aventure, de la science-fiction, médiocre, certes, et repompant des éléments d’épisodes des saisons précédentes (Stolen Earth)… mais on en a eu, je dois bien l’avouer. Mais trop peu, trop tard. S’il doit y avoir un véritable intérêt à suivre cette saison, c’est autour de Graham et Ryan qu’on le trouvera (seule véritable source d’évolution dans la série, leur relation est intéressante), mais si pour avoir ça il faut s’infliger un Docteur aussi unidimensionnel, aussi vide…
    Quel est l’intérêt de suivre une série pareille, en dehors du fol espoir pour le fan du Docteur de voir un véritable épisode de Doctor Who dans cette purge ? “Alerte c’est pas l’heure !” Ça n’arrive jamais.

    Et maintenant, il va falloir attendre deux ans de plus pour avoir la saison 12, parce que c’est le temps qu’il doit falloir à Chibnall pour travailler les scénarios de ses fanfictions / stand-alone percutants et novateurs, j’imagine. Enfin, je dis qu’il va falloir attendre, pour les fans de Chibnall et Whittaker, parce que de mon côté, cet ersatz de Doctor Who qui n’en mérite pas le nom, j’en ai strictement rien à foutre. J’arrive même pas à croire que j’ai tenu le coup pendant ces dix interminables épisodes.
    Je vais plutôt en profiter pour parfaire mon whovien qui s’est quelque peu enrayé ces dernières années en re-matant les saisons précédentes (même la dixième, alors que je la trouve très faible, mais ça reste du Doctor Who), et tant qu’à faire, repartir à la recherche d’épisodes de la première série, espérer que France 4 réitérera un jour une soirée spéciale Doctor Who (avec diffusions d’épisodes de la première série), et revoir Torchwood et The Sarah Jane Adventures.
    Parce que s’il y a bien un truc que Chibnall a réussi à faire, c’est me donner envie de voir du vrai Doctor Who, fait par des auteurs passionnés, pas par un moralisateur à la petite semaine qui n’aime visiblement pas le sujet qu’il traite.

    "With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
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    Xanatos
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    Xanatos le #505512

    Doctor Who

    J’ai commencé à découvrir Doctor Who via la 5e saison (les quatre premières n’étant hélas plus disponibles sur Netflix) et ma foi, je dois dire que j’accroche bien 🙂 .

    Le docteur (brillamment interprété par Matt Smith) est un personnage très attachant: très intelligent, drôle, imprévisible et décalé.

     

    Et pour ce que j’ai vu de la série (les trois premiers épisodes), l’ensemble me plaît bien: la série est inventive, extrêmement drôle, parfois dramatique et perpétuellement surprenante.

    Le troisième épisode marquant le retour des Daleks les pires ennemis du docteur était très prenant, et l’acteur interprétant Winston Churchill est très convaincant !

    Hélas, les saisons 5 à 10 vont quitter la plateforme Netflix incessamment sous peu: à partir du 31 mars. 🙁

    Pire encore, j’ai appris via Nael que certains coffrets DVDs de la série ne contiennent que la VF et n’ont pas de VOSTFR, ce qui est plutôt honteux !

    Pour ma part, je suis désireux de découvrir la série depuis le début. Je voudrais découvrir entre autres les saisons avec David Tennant interprétant le docteur qui est l’un des acteurs les plus emblématiques de la série.

    Y-a-t-il des éditions DVDs ayant VF et VOSTFR ? Lesquelles me conseillerez vous ? Les éditions Britanniques (dans la même zone que la notre) sont elles d’une qualité plus satisfaisante ?

    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #505522

    Non, c’étaient les premières éditions des premiers coffrets qui n’avaient que la VF, maintenant toutes ont la VOST aussi.
    En revanche, il manque un épisode spécial pour la saison 2, que tu ne pourras trouver que sur les éditions étrangères (ou sur le net…). Il s’agit de plus de l’épisode spécial Noël qui introduit le Dixième Docteur (David Tennant).
    Matt Smith est mon Docteur préféré encore aujourd’hui, je suis d’ailleurs actuellement en train de revoir toute la série moderne, et j’en suis à la saison 5 (la seule d’ailleurs qui existe en BR en France, les autres sont en DVD). Je reviendrai parler de mes épisodes préférés une fois le re-visionnage de toute la série fini.

    "With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
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    Xanatos
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    Xanatos le #505550

    OK merci pour les infos Feanor, je suis ravi de savoir que les nouvelles éditions DVDs bénéficient aussi de la VOSTFR. 🙂

    Je suis sûr que le doublage Belge doit être très bon mais je raffole de la voix et de l’accent Britannique de Matt Smith qui sont du caviar pour les oreilles ! ^_^

    Merci de l’info pour l’épisode spécial de la saison 2 introduisant David Tennant en tant que nouveau docteur. Je vais essayer de voir du côté des éditions DVDs Britanniques qui sont dans la même zone que la notre.

    En tout cas, je n’ai vu que trois épisodes de Doctor Who mais je crois que je suis déjà accro. Et même en ayant commencé par la saison 5, je ne suis pas du tout largué, tant la narration est limpide. 🙂

    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #505563

    Pas de quoi ! ^^

    La saison 5 est une très bonne porte d’entrée, puisqu’elle accueille un nouveau showrunner, Moffat, qui tout en respectant le travail de son prédécesseur, l’excellent Russell T Davies, apporte du neuf à la série, et développe des thèmes et des idées qu’il avait lui-même débutés dans les quatre précédentes saisons, comme la relation avec River Song ou les Anges Pleureurs.
    Tu aurais eu plus de mal en commençant par la saison 2 ou 3 par exemple, puisqu’il y a une vraie continuité entre les quatre premières saisons !
    Moffat apporte une dimension plus épique et accorde plus d’importance à l’intrigue principale de chaque saison. Il arrive que ça lui joue des tours cependant (la conclusion n’est pas toujours à la hauteur des enjeux), mais en ce qui me concerne, les saisons 5 et 6 sont mes préférées de la série. Et puis le bonhomme a une écriture et un sens du dialogue exceptionnels.
    J’aime également beaucoup Peter Capaldi, le Douzième Docteur, pour son côté théâtral et parfois effrayant. Il a sorti de longs monologues absolument brillants. Bon, ensuite, j’ai un peu de mal avec les deux dernières saisons de Moffat, la 9 et surtout la 10, mais ça reste du Doctor Who dans l’essence.

    En revanche, la saison 11, le nouveau showrunner et le nouveau Docteur, pour moi c’est tout sauf du Doctor Who, mais j’en ai suffisamment parlé il y a quelques mois dans ce topic à mon goût, et j’ai vraiment pas envie d’y revenir. Je fais comme la maman de PanPan dit, dans Bambi, “quand tu n’as rien de gentil à dire, ne dis rien du tout !”
    Quelle sagesse, ces lapins. ^_^

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